Discopolitik
We’re fucked, let’s dance !

Cinq jours après la victoire écrasante du Non aux questions de partage du pouvoir posées par le gouvernement, Discopolitik célèbre la dictature du cynisme en ouverture du Fundamental Monodrama Festival 2015. Spectacle brut, vif et engagé, Discopolitik confronte le public à un constat cruel sur sa réalité quotidienne, où la résolution d’un écran électronique semble plus importante que la générosité envers les demandeurs d’asile, où les politiques cherchent les mentions « j’aime » rapides et éphémères plutôt que d’assumer des choix politiques clairs et où, peu à peu, dans les failles du consumérisme, le mécontentement de ceux qui se sentent laissés-pour-compte fait le nid de plus en plus douillet de l’extrême-droite.

Discopolitik est un seul-en-scène de Luc Schiltz, un «one-man-shoot» comme il le définit, d’un jeune homme qui recrache tout ce qui lui passe par la tête. Mais c’est aussi un spectacle musical et visuel, miroir et prolongement de Paradiso Lussemburgo, le pavillon luxembourgeois de Filip Markiewicz à la biennale d’art contemporain de Venise. Discopolitik est une danse sur le volcan, conscient que tout va mal, mais que malgré tout, il ne faut jamais oublier de danser.

Concept: Filip Markiewicz, Luc Schiltz & josée hansen; Ttxte & vidéo: Filip Markiewicz; dramaturgie: josée hansen: avec: Luc Schiltz; musique live: Raftside; technique: Ole Kersjes; production : Fundamental; représentation unique le 12 juin 2015 à la Banannefabrik.

Extraits

 

«La politique ça se danse. La politique ça se boit, ça se fume et ça se vomit. La politique c’est comme une overdose qu’on arrive à survivre. Bon, il y en a beaucoup qui sont morts et qui ne s’en aperçoivent même pas.»

«Mon cerveau est en occupation... la partie de mon cerveau qui se charge de ce que je n’arrive pas à prononcer avec ma bouche, est devenue liquide… D’ailleurs je crois que la société entière est devenue liquide… En même temps, à mon avis, il n’y a plus grand-chose à dire avec la bouche… Tous se dit avec les doigts qui touchent nos écrans, on caresse constamment nos touchscreens. Les relations sexuelles avec nos écrans. C’est le degré zéro…»

«Les moments forts de notre existence ne se produisent qu’une seule fois. Soit on se trouve derrière la caméra, soit la caméra est devenu notre œil, et notre mémoire dépend alors uniquement des 64 gigabytes du disque dur. J’ai l’impression de vivre dans la mythologie grecque, on est tous devenus des cyclopes numériques.»

– Filip Markiewicz

 

M.

Une lecture scénique documentaire par Steve Karier

Le 30 novembre 2012, l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land publie le protocole d’un entretien entre le Premier ministre Jean-Claude Juncker (CSV) et le directeur du Service de renseignement (Srel), que ce dernier a illégalement enregristré avec une montre trafiquée. L’affaire hautement politique a fait tomber le gouvernement Juncker-Asselborn, mené aux élections anticipées de 2013 – et à la coalition DP-LSAP-Déi Gréng sous Xavier Bettel (DP). Au Fundamental Monodrama Festival de 2013, Steve Karier a donné une lecture scénique sobre et claire de cet entretien historique qui démasqua les coulisses du pouvoir.

Avec: Steve Karier; idée et concept: Romain Hilgert et josée hansen; représentations le 15 juin 2013 à la Banannefabrik et le 11 octobre 2013 au Centre culturel Opderschmelz à Dudelange.

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